dimanche 18 août 2013

ET LE DIMANCHE...

... Jour du seigneur... des patates au beurre !

Ceci pour évoquer mes dimanches lointains, ceux de mon service militaire sous le matricule 7509834 et plus particulièrement entre le mois de mai et celui de novembre 1975, à Siegen en RFA.
Durant cette période j'ai été réfectoriste, mon boulot consistait le matin aux aurores à réceptionner le pain, à le couper sur une machine comme dans les boulangeries, à servir la troupe puis à faire la vaisselle de 200 ploucs.
Le dimanche on nous permettait de travailler en civil, cela nous procurait l'après-midi un moyen de sortir un peu dans la ville et en s'organisant avec les copains de ne pas devoir rentrer pour le service du repas du soir.
Le dimanche matin on servait la fricassée, il n'y avait pas grand monde, la plupart des ploucs étant de retour dans leus familles, le lundi matin c'était l'enfer pour "ravoir" propres les plateaux en inox. 
Chaque dimanche donc avec mes collègues quand la troupe était servie nous mangions notre fricassée à nous avec le lard restant et plein d'oeufs, à notre aise puis nous nous rendions invariablement à une des cantines d'un escadron où le barman était un pote ayant fait son instruction avec moi à Vielsalm. 
Le pied d'être accoudés au bar en tenue civile deux heures à siffler quelques bières spéciales (le cadet : 25 cl de Jup était à 8 francs, la Chimay bleue 33 cl à 10 francs), en mettant des tunes dans un juke-box où il y avait du Brel et du Ferré !
Vers 11 h 45 vite s'extraire de ce paradis pour aller enfiler nos salopettes blanches immaculées pour servir le steak-frites salades avec la fameuse sauce provençale du chef cuistot, manger après les meilleurs morceaux mis de côté, mettre un peu d'ordre pour le repas du soir et vers 14 h sortir enfin et descendre "à la Belle Epoque" ce bistrot fréquenté par les étudiants universitaires allemands dont nombre faisaient partie de la SDAJ (les jeunes communistes allemands), un bistrot que j'adorais, pas un seul militaire belge, du jazz, des billards à bandes et bouchons, des coins sombres, plein de fumeurs de pipes des filles sympas (pas des  putes à soldats) : Silke, Margret, Monika, Liebeth, des amis aussi comme Heinz-Jurgen Schmidt et sa femme Tina qui après mon service militaire viendront chez moi à Beaufays et moi chez eux sur une autre colline de Siegen, perdus de vue... 
Et plus tard, en début de soirée, retrouver les potes, aller au cinoche de l'armée où étaient projetés les films comme en Belgique et puis le retour par un bistrot tenu par une rousse plantureuse, Ericka, confidente de tous les ploucs, mère-poule rassurante pour tous ces jeunes hommes un peu perdus si loin de chez eux.
Pourquoi je vous raconte tout ça dont vous n'avez rien à kicker ? Pour mon plaisir à me souvenir, je vis beaucoup de mes souvenirs (tout le monde l'aura remarqué), parfois il m'arrive de les embellir, les romancer, un peu mordre sur la stricte vérité historique, oublier volontairement des éléments, sélectionner dans mon grenier ce que j'en sors et à quel moment.
Et puis je me dis aussi que parmi mes lecteurs il s'en trouvera qui auront quelque chose à dire, à ajouter, à démentir, à discuter, et moi je me dis aussi que je reviendrais sans doute sur ce texte et les autres pour les enrichir d'autres éléments... 

une découverte : une vidéo tournée dans la caserne du 1er Guides à Siegen, à l'abandon désertée depuis 1992, les images datent de + ou moins l'an 2OOO, tous les bâtiments qu'on voit encore debouts ont étés rasés depuis : 
http://www.youtube.com/watch?v=VOIGoY86L9o

2 commentaires:

  1. Ou sont passés les "yeux" des patates? J'ai fais mon service à Düren en Allemagne. Lors de la corvée patates, il fallait enlever les "yeux", points noirs. Alors s'il fallait éplucher à la main avec un petit couteau, on coupait des morceaux de patate pour enlever les yeux en même temps ou si on avait accès à la machine à éplucher les patates, on laissait tourner jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'"yeux". J'te dis pas ce qu'il restait comme patates! Wa ha ha ha. Ce qui m'amène à la réflexion suivante : que sont devenus les "yeux" des patates? On n'en voit plus?

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    1. Merci pour cette intervention. Pour ma part je n'ai jamais été de corvée "patates" sauf en manoeuvres à Hohne dans le nord de la RFA où on a chargé 7 tonnes de patates des des sacs de jute, déchargées en portant les sacs de 50 kg à 4 mecs via un escalier en colimaçon, l'épluchage c'était pour les punis, nous on étés considérés comme déjà suffisamment punis du fait de notre boulot... Jamais compris, alors que ça existait déjà comment on n'épluchait pas les pdt avec les éplucheurs "Castor" !

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